« Axolotl »            Note de lecture           23

N°34 – Février 2005

Emilie Salamin-Amar : Le Prince du Palais, Echichens, Planète Lilou, 112 pages, 2004.

Il était une fois, car c’est ainsi que commencent toutes les belles histoires, un prince qui habitait dans un beau palais, appelé le palais de… et qui aimait à voyager, être consulté par diverses personnes en détresse, mais qui, surtout, aimait raconter ses voyages et ses rencontres à son meilleur ami Monsieur Akol Adon. Mais il n’est jamais facile de rencontrer ce prince, sa secrétaire, Mademoiselle Magali Lemercier le rappelle à chacune des personnes venant le consulter, il est nécessaire de prendre rendez-vous !

Par ailleurs, il était une fois un écrivain, Monsieur Michaël Nécouda, homme de talent s’il en est. Cet écrivain ne se contente pas d’écrire des histoires, il recopie à la main ses ouvrages, édités en nombres limités, les orne d’enluminures, les relie à la main, pièce après pièce, et passe un temps important de sa vie, comme le prince, à voyager, mais pour pouvoir trouver tous les éléments (papier, couleurs) qui entreront dans a composition de l’ouvrage !

Emporté par la féerie du récit, le lecteur ne manquera pas d’être surpris par la chute de ce conte philosophique. Si, en début de lecture, il est possible d’être quelque peu dérouté par ce qui semble de prime abord, relever de deux intrigues distinctes, celle du prince et de son ami d’une part, celle de l’écrivain d’autre part, tous les éléments qui composent la structure de la narration finissent par prendre une place précise. Certains chapitres, je pense principalement ici à celui intitulé « Lettre « P » comme Paris » peuvent même se lire indépendamment du tout, comme un conte de la vie ordinaire.

L’auteure a certainement rédigé son œuvre avec un certain plaisir, et elle sait le faire partager à son lecteur. De ce petit livre, artisanalement conçu, on en retiendra beaucoup de plaisir à le parcourir. Tout au plus, regretterai-je la longueur des dialogues entre le prince avec Monsieur Akol Adon, longueur pouvant paraître pédante.

                                                                                     Jean Grin